La victoria de la oposición en Senegal anticipa otro descalabro de Francia en África

Diomaye Faye se impone en las elecciones presidenciales con casi el 57% de los votos

EDDC.NET/Adeje

La victoria del opositor Bassirou Diomaye Faye en las elecciones presidenciales senegalesas celebradas el domingo supone un cambio radical en la política internacional del, hasta ahora, uno de los grandes aliados de París en África Occidental. Los primeros resultados oficiales, con un escrutinio cercano al 90% de los votos, otorgan casi el 57% de los votos al candidato antigubernamental.

El vencedor ya ha manifestado su intención de dar un giro sustancial al régimen, hasta ahora tutelado por Francia su antigua metrópoli, con la aplicación de una estrategia de izquierda panafricanista. Tras la ruptura con Mali, Burkina Faso y Níger, el Eliseo podría perder esa condición privilegiada en el territorio más estable del Sahel y en el que detenta grandes intereses estratégicos y económicos.

La aceptación del triunfo por Amadou Ba, el candidato oficialista, supone una prueba concluyente de la credibilidad democrática de Senegal, un país que nunca ha sufrido un golpe de Estado y ostenta una estabilidad política excepcional en la región. Los próximos meses también constituirán la prueba de fuego para una transición no exenta de riesgos.

Hasta el último momento, el gobierno del expresidente Macky Sall ha intentado detener esta ola con maniobras destinadas a obstaculizar la progresión electoral de sus rivales. El retraso de las elecciones al Ejecutivo ha sido su último y fallido recurso. En realidad, Diomaye sustituye a Ousmane Sonko, el líder natural de este movimiento antisistema y que fue apartado de la carrera electoral tras ser procesado por una denuncia de violación.

El futuro dirigente senegalés ha permanecido once meses en prisión, de la que fue liberado hace tan sólo diez días. Entre otros cargos, ha sido acusado de incitar a la rebelión y socavar la seguridad del Estado. La mencionada ofensiva gubernamental contra la oposición abrió una crisis sin precedentes en Senegal con la generación de disturbios saldados con cuatro muertes. La creciente tensión pudo ser apaciguada con la decisión del Consejo Constitucional de mantener el calendario electoral y una ley de amnistía que ha liberado a cientos de detenidos.

Abandono del franco

El abandono del franco CFA es una de las medidas estrella de Diomaye. A la retirada de esta moneda, creada por Francia para reforzar su posición en la zona, se suma su intención de luchar contra la corrupción, mal endémico, y renegociar los contratos firmados con empresas extranjeras sobre pesca, minería e hidrocarburos. Esta decisión resulta crucial porque, a partir de mayo, está prevista la puesta en marcha del yacimiento petrolífero de Sangomar, al norte del país, con una producción estimada de 100.000 barriles diarios.

El apoyo de las clases urbanas y, sobre todo, de los jóvenes, más del 60% de la población y con tasas de paro superiores al 30%, explican el éxito de la oposición. El país, con 12.5 millones de habitantes, goza de un envidiable historial político, pero sus ciudadanos no se han favorecido socialmente de esa tradición democrática. Más del 50% de los senegaleses subsiste bajo el umbral de la pobreza y, hasta ahora, sus medios eran fundamentalmente agrícolas, aunque ha de importar más del 70% de sus alimentos.

La aparición de esta corriente rupturista tuvo lugar en 2014. Sonko y Diomaye, inspectores fiscales, crearon el partido Patriotas Africanos del Senegal por el Trabajo, la Ética y la Fraternidad, germen de posteriores alianzas que en 2022 se hicieron con las principales alcaldías y accedieron al segundo puesto en la Asamblea Nacional. Ni siquiera su ilegalización, ha detenido un crecimiento alentado por el relevo generacional y el hartazgo ante el statu quo.

Francia mantiene bases militares en este territorio, situado entre el desierto y el Océano Atlántico. Senegal es, prácticamente, el único país del Sahel que, hasta ahora, se ha preservado de la ofensiva yihadista que afecta a la región.

French version

La victoire de l'opposition au Sénégal anticipe un nouveau désastre pour la France en Afrique

Diomaye Faye remporte les élections présidentielles avec près de 57% des voix 

La victoire de l'opposant Bassirou Diomaye Faye aux élections présidentielles sénégalaises organisées dimanche représente un changement radical dans la politique internationale de l'un des grands alliés de Paris en Afrique de l'Ouest jusqu'à présent. Les premiers résultats officiels, avec près de 90 % des suffrages dépouillés, donnent près de 57 % des voix au candidat antigouvernemental.

Le vainqueur a déjà exprimé son intention d'apporter un changement substantiel au régime, jusqu'ici supervisé par la France, son ancienne métropole, avec l'application d'une stratégie panafricaniste de gauche. Après la rupture avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger, l'Elysée pourrait perdre ce statut privilégié dans le territoire le plus stable du Sahel et dans lequel elle a de grands intérêts stratégiques et économiques.

L'acceptation de la victoire d'Amadou Ba, le candidat officiel, est une preuve concluante de la crédibilité démocratique du Sénégal, un pays qui n'a jamais subi de coup d'État et qui jouit d'une stabilité politique exceptionnelle dans la région. Les prochains mois constitueront également le test décisif d’une transition qui n’est pas exempte de risques.

Jusqu’au dernier moment, le gouvernement de l’ancien président Macky Sall a tenté d’enrayer cette vague par des manœuvres visant à entraver la progression électorale de ses rivaux. Le retard des élections à l'Exécutif a été leur dernière ressource, qui a échoué. En réalité, Diomaye remplace Ousmane Sonko, le leader naturel de ce mouvement contestataire qui a été écarté de la course électorale après avoir été poursuivi pour une plainte pour viol.

Le futur dirigeant sénégalais a passé onze mois en prison, dont il est sorti il ​​y a seulement dix jours. Entre autres accusations, il a été accusé d’incitation à la rébellion et d’atteinte à la sécurité de l’État. L'offensive gouvernementale susmentionnée contre l'opposition a ouvert une crise sans précédent au Sénégal avec la génération d'émeutes faisant quatre morts. La tension croissante pourrait être apaisée grâce à la décision du Conseil constitutionnel de maintenir le calendrier électoral et à une loi d'amnistie qui a libéré des centaines de détenus.

Abandon du franc

L'abandon du franc CFA est l'une des mesures phares de Diomaye. Au retrait de cette monnaie, créée par la France pour renforcer sa position dans la zone, s'ajoute sa volonté de lutter contre la corruption, un mal endémique, et de renégocier les contrats signés avec des entreprises étrangères sur la pêche, les mines et les hydrocarbures. Cette décision est cruciale car, à partir du mois de mai, la mise en service du champ pétrolier de Sangomar, dans le nord du pays, est prévue avec une production estimée à 100 000 barils par jour.

Le soutien des classes urbaines et surtout des jeunes, plus de 60% de la population et avec des taux de chômage supérieurs à 30%, expliquent le succès de l'opposition. Le pays, qui compte 12,5 millions d’habitants, jouit d’un bilan politique enviable, mais ses citoyens n’ont pas bénéficié socialement de cette tradition démocratique. Plus de 50 % des Sénégalais vivent en dessous du seuil de pauvreté et, jusqu'à présent, leurs moyens de subsistance étaient principalement agricoles, même s'ils doivent importer plus de 70 % de leur nourriture.

L'apparition de ce courant disruptif a eu lieu en 2014. Sonko et Diomaye, inspecteurs des impôts, ont créé le parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité, germe d'alliances ultérieures qui ont conquis en 2022 les principales mairies et accédé à la deuxième place. à l'Assemblée nationale. Même son illégalisation n’a pas stoppé la croissance encouragée par le changement générationnel et la lassitude du statu quo.

La France entretient des bases militaires sur ce territoire, situé entre désert et océan Atlantique. Le Sénégal est pratiquement le seul pays du Sahel qui, jusqu’à présent, a été préservé de l’offensive jihadiste qui touche la région.